Le grand jeu by Peter Hopkirk

Le grand jeu by Peter Hopkirk

Auteur:Peter Hopkirk [Hopkirk, Peter]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Histoire
ISBN: 9782875230232
Éditeur: Nevicata
Publié: 2013-07-14T22:00:00+00:00


3. Récit d’une mission à Boukhara.

4. En français dans le texte.

Chapitre vingt-deux

Mi-temps

Le tsar Nicolas fut le premier à tendre le rameau de la paix. Il le fit lors d’une visite d’État à l’été 1844. La reine Victoria était alors âgée de vingt-cinq ans. Elle s’était attendue à recevoir un sauvage et fut charmée par sa belle allure et ses excellentes manières. « Il a un beau profil, mais l’expression de ses yeux est fantastique et ne ressemble à rien de ce que j’ai vu jusqu’à présent », nota-t-elle. Lors de ses entretiens avec Sir Robert Peel et le secrétaire d’État aux Affaires étrangères Lord Aberdeen, l’empereur dit qu’il ne souhaitait rien d’autre que la paix et qu’il n’avait pas d’ambitions territoriales en Asie centrale et moins encore aux Indes. Le principal de ses soucis était l’avenir de l’Empire ottoman, qu’il appelait « le malade de l’Europe ». Il avouait être très inquiet de ce qui se passerait lorsqu’il se désagrègerait, chose qu’il estimait imminente. En réalité, son principal souci était de s’en assurer une part lorsque les morceaux tomberaient.

Sir Robert Peel et Lord Aberdeen n’étaient pas convaincus que l’Empire ottoman fût proche d’éclater, mais ils se rangèrent à l’avis de Nicolas, qui souhaitait éviter le chacun pour soi entre puissances européennes. Cela mènerait presque certainement à la guerre, le cas échéant. Les deux camps étaient également d’accord sur la nécessité de maintenir le sultan sur son trône aussi longtemps que possible. Nicolas rentra donc en Russie avec la conviction que la Grande-Bretagne agirait en concertation avec lui en cas de crise en Turquie. Les Britanniques se réjouirent de la cordialité des entretiens, mais ils estimèrent que ceux-ci n’avaient rien produit de plus qu’une vague déclaration de bonnes intentions. Elle ne liait en aucun cas les gouvernements à venir. Ce malentendu allait se révéler extrêmement préjudiciable aux deux parties.

Pendant ce temps-là, tout en évitant des actions hostiles ou menaçantes envers les possessions asiatiques de l’autre, les deux puissances entreprirent de consolider leurs frontières respectives – à cette époque, elles étaient encore séparées par de vastes étendues de déserts et de montagnes – et de soumettre leurs voisins remuants. Les Russes poursuivirent la construction de leur ligne de forteresses sur l’indomptable steppe kazakhe jusqu’aux rives du Syr-Darya, le jumeau nordique de l’Oxus. En 1853, elles s’étendaient de la mer d’Aral à Ak-Mechet, à quatre cents kilomètres en remontant le fleuve en direction du cœur de l’Asie centrale. Deux vapeurs furent acheminés en pièces détachées pour veiller à l’approvisionnement de ces avant-postes et montés sur la mer d’Aral.

Les Britanniques se montrèrent plus actifs encore lors de cette période de détente1. En 1843, après leur humiliation en Afghanistan, ils s’étaient emparés du Sind – « comme la brute qui s’est fait battre en rue rentre pour se venger sur sa femme », nota un critique. Ils se lancèrent ensuite dans deux guerres mineures, mais sanglantes, contre les Sikhs du Punjab qui, depuis la mort de Ranjit Singh, étaient devenus de plus en plus instables. De cette façon, ils agrandirent leurs possessions d’un vaste et riche territoire en 1849.



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